Le Syndrome de Balaam

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LE SYNDROME DE BALAAM

Auteur : Bob DeWaay
Version originale anglaise : http://cicministry.org

 

2 Pierre 2:15-16 «  Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l'iniquité, mais qui fut repris pour sa transgression: une ânesse muette, faisant entendre une voix d'homme, arrêta la démence du prophète. »

Balaam, le prophète insensé, est un prototype des faux enseignants qui s'élèveront dans les derniers jours pour troubler l'Église chrétienne. Les avertissements sévères dans 2 Pierre 2 concernent ceux qui suivraient son chemin. Les faux enseignants dont Pierre parle sont des gens considérés comme Chrétiens par leurs pairs. Nous pouvons lire à leur sujet au verset 1 du même chapitre: «  Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses… " Le verset 15 ci-haut nous mentionne que ceux qui ont suivi la voie de Balaam ont « quitté le droit chemin ». Ils s'élèveront parmi les Chrétiens et sembleront être des Chrétiens. Quelle est cette voie insensée qui caractérisera certains enseignants apparemment Chrétiens dans les derniers jours ? Examinons le récit historique de Balaam et voyons comment ses erreurs sont applicables aux situations dans l'Église aujourd'hui.

Chaque référence à Balaam de l'Ancien et du Nouveau Testament subséquente au récit dans Nombres 22-24 est une condamnation de Balaam ou de ceux qui l'écoutent ou qui l'imitent. Ces références sont les suivantes : Nombres 31 :8, 16 ; Deutéronome 23 :4-5 ; Josué 13 :22 et 24 :9, 10 ; Néhémie 13 :2 ; Michée 6 :5 ; 2 Pierre 2 :15 ; Jude 11 ; Apocalypse 2 :14. Un homme qui a dit : « je ne pourrais faire aucune chose, ni petite ni grande, contre l'ordre de l'Éternel, mon Dieu. » (Nombres 22 :18), qui a béni Israël (Nombres 24 :3-9), qui a prophétisé sous l'inspiration du Saint-Esprit (Nombres 24 :2), et prophétisé sur la venue du Messie (Nombres 24 :17) est condamné dans les Écritures ! Il est dit de Balaam qu'il est « énigmatique », avec raison, toutefois il est un exemple du genre de faux enseignants qui troublent l'Église dans les derniers temps.

BALAAM ET LES PRATIQUES OCCULTES

Bien qu'il y ait une certaine discussion au sujet de la signification du nom de Balaam, elle semble signifier « dévoreur » Keil et Delitzsch déclarent: « Sa signification réelle est en lien avec le nom de son père, Beor…brûler, déchiqueter, détruire, ainsi appelé à cause de la puissance destructrice attribuée à ses malédictions. » (Hengstenberg). Il est donc très probable que Balaam ait appartenu à une famille dans laquelle l'art magique, était héréditaire...il n'est jamais appelé … le prophète, ou … le voyant, mais …le devin. (Josué 13:22), un titre qui n'est jamais utilisé en lien avec les vrais prophètes. (1)

Ceci présente un des problèmes principaux de Balaam : l'utilisation des techniques interdites et occultes . Keil et Delitzsch continuent: “Car … la divination est interdite aux Israélites dans Deutéronome 18 :10 ; elle est une abomination aux yeux de l'Éternel et est qualifiée non seulement de péché grave (1 Samuel 15 :23 ; Ézéchiel 13 :23 ; 2 Rois 17 :17), mais aussi comme marque d'un faux prophète. (Ézéchiel 13:9, 22, 28; Jérémie 14:14)…” (2) Selon cette évidence présentée par Keil & Delitzsch, Balaam était principalement un occultiste expérimenté dans les arts de la magie. Sa réputation était telle que Balak était disposé à le payer généreusement pour ses services. Balaam pouvait soutirer des sommes énormes pour ses services en raison de sa réputation à bénir et à maudire (Nombres 22 :6). L'ISBE déclare: “…il était célèbre pour sa compétence en tant que devin (Héb. Gosem) et pour son habileté à utiliser les enchantements (Héb. Nehasim).” (3)

Keil et Delitzsch appellent la méthode de Balaam “augure”. (4) Ceci implique de tirer des présages à partir d'événements imprévus ou de la nature pour deviner le futur. Les vrais prophètes étaient inspirés par le Saint-Esprit et il leur était défendu d'employer ces pratiques païennes. La divination et de telles autres pratiques étaient incertaines ; elles dépendaient de l'habileté et de la réputation du devin. Certains étaient plus précis que d'autres . Balaam avait évidemment l'une des meilleures réputations de son temps dans l'utilisation des enchantements.

Dieu a dit: "Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien.” (Deutéronome 18:10) Balaam n'a donc pas obéi à cette directive. Même s'il était parfaitement précis dans ses prédictions et ses déclarations, il serait un faux s'il utilise ces méthodes (voir Deutéronome 13:1-3). Les vrais prophètes parlent de la part de Dieu et disent par conséquent la vérité puisque Dieu n'est pas menteur. (Deutéronome 18 :20-22).

Balaam était donc dans l'erreur puisqu'il persistait dans l'usage de méthodes défendues. Même après sa célèbre rencontre avec l'âne et après avoir prononcé à deux reprises les paroles que Dieu avait mises dans sa bouche (Nombres 23:5-10 et 16:24), l'Écriture dit:  "Balaam vit que l'Éternel trouvait bon de bénir Israël, et il n'alla point comme les autres fois, à la rencontre des enchantements.." (Nombres 24:1a). Dans ses deux premières rencontres avec la parole de Dieu, il s'était tourné vers les augures, comme à l'habitude. Il était dans un certain sens en contact avec le vrai Dieu, mais employait également des techniques interdites. Il regardait à la nature pour deviner de l'information secrète.

Des procédures similaires sont utilisées de nos jours. Les lignes de la main, l'astrologie, les feuilles de thé et d'autres pratiques occultes consultent la nature pour obtenir de l'information sur les gens ou connaître l'avenir. Dieu a créé la nature et, au moyen de révélation générale, Il démontre Son existence et certaines choses qui Le concerne à travers Sa création. (Psaume 8 et Romains 1:18-21). Cependant, le but de la révélation générale est de nous conduire à une relation avec Dieu via Sa révélation spécifique. (Hébreux 1 :1-2), qui nécessite la soumission à Son Messie, Jésus-Christ, et à Sa volonté révélée dans les Écritures. Cette révélation spécifique interdit et rend inutile les tentatives insensées d'obtenir, au moyen de la nature, une révélation précise concernant ce qui est caché. L'astrologie est un exemple de tirer des présages puisqu'il s'agit de recevoir de l'information secrète via la nature. Balaam cherchait à jouer sur les deux tableaux : connaître l'Éternel et Sa volonté révélée ainsi qu'utiliser l'augure et la divination. Il est condamné pour avoir agi de la sorte.

Dans le Nouveau Testament, nous voyons un exemple du problème de Balaam dans la personne de Simon le magicien (Actes 8 :9-24). Dans un certains sens, Simon croyait à la prédication de Philippe concernant Jésus-Christ et s'est soumis au baptême Chrétien. Toutefois, son intérêt à faire de l'argent avec la foule au moyen de signes et de prodiges était le même. Il pensait pouvoir mêler l'œuvre souveraine du Saint-Esprit à sa magie et vivre encore plus de succès dans le domaine des arts de la magie. Pierre lui a dit : «  Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n'est pas droit devant Dieu. » (Actes 8:21) A l'instar de Balaam, il croyait pouvoir jouir des deux côtés – i.e. que la foi dans le vrai Dieu pouvait être jumelée aux pratiques occultes des païens. La confrontation et la dénonciation de Pierre envers Simon le magicien était une prise de position contre de telles pratiques au sein de l'Église. (5)  Le fait que Pierre et Jude mentionnent le cas de Balaam démontre qu'ils considéraient que la continuité d'une telle menace contre l'authenticité de la Chrétienté était fort possible.

La suite du livre des Nombres démontre qu'après avoir béni Israël malgré les protestations de Balak, Balaam a renversé la foi d'Israël en les attirant à entrer dans les pratiques des adorateurs de Baal Peor (Nombres 25:2-3). Nombres 31 :16 déclare : « Voici, ce sont elles qui, sur la parole de Balaam, ont entraîné les enfants d'Israël à l'infidélité envers l'Éternel, dans l'affaire de Peor; et alors éclata la plaie dans l'assemblée de l'Éternel. » Israël a tué Balaam lorsqu'ils ont conquis la nation païenne à laquelle, de toute évidence, ils étaient encore alliés. (Nombres 31:8)

La première et principale erreur de Balaam fut de mêler une certaine connaissance du vrai Dieu à des pratiques païennes et occultes. Sa vie démontrait un mélange profane de l'oeuvre du Saint-Esprit (Nombres 24:2) avec des techniques interdites de divination. Apocalypse 2:14 déclare: « Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël, pour qu'ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu'ils se livrassent à l'impudicité. »

Les prophètes ont des enseignements et celui de Balaam était que les pratiques défendues des ennemis d'Israël pouvaient être incorporées dans la communauté du peuple d'alliance de Dieu. Balaam semblait établir un pont entre la vraie religion d'Israël et les religions des nations environnantes. Selon la perspective de Dieu, elles sont incompatibles.

BALAAM ET L'ARGENT

Bien que Balaam ait fini par refuser la rémunération de Balak (Nombres 22:18), il est clair que l'argent était une motivation importante dans sa vie. Pierre dit qu'il “aimait le salaire de l'iniquité” et Jude mentionne que les faux enseignants “ se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam (2 Pierre 2 :15 et Jude 11). L'intérêt initial de Balaam pour le projet de Balak de maudire Israël est né lors de l'offre monétaire attirante (Nombres 22 :7). Hausser la barre l'a amené à reconsidérer l'offre (bien qu'en l'accompagnant d'une clause – 22:18-19) qu'il avait refusé auparavant, contrairement à Moïse qui a choisi « … d'aimer mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché (Hébreux 11:25). Balaam mettrait ses arts prophétiques au service du plus offrant. Mais le Seigneur Dieu d'Israël est souverainement intervenu dans son plan de maudire Israël et l'a gardé des récompenses de la divination.

Ceci souligne un autre problème majeur: Si Balaam était en communication directe avec Dieu et qu'il connaissait le choix de Dieu de bénir Israël, alors pourquoi ne s'est-il pas joint à Israël et ne s'est-il pas soumis à la loi de Dieu ? Sous l'Ancienne Alliance, un vrai prophète de Dieu n'opérait pas de façon indépendante du peuple de Dieu. Il est probable que le succès et l'argent étaient sa raison de demeurer séparé. En ce temps-là, Israël était un groupe de nomades méprisés, errant dans le désert et vivant dans des tentes. Bien que Dieu avait accordé des victoires, le résultat était encore incertain pour ceux qui ne croyaient pas dans les promesses de Dieu. L'engagement envers le peuple de Dieu pourrait causer des privations personnelles et des pertes. Moïse a choisi ces privations, contrairement à Balaam.

A ceux qui n'ont pas de perspective éternelle, le monde a beaucoup à offrir. Jésus a résisté à l'offre de Satan. Ce dernier lui offrait un bienfait temporel au moyen d'un compromis (Luc 4 :5-8). A travers l'histoire de l'Église, la tentation de se compromettre avec le monde afin de prospérer, tout en prétendant être Chrétien, a éloigné bien des gens de la foi. Plusieurs Chrétiens populaires, « des hommes et des femmes de Dieu, ont été séduits par l'appât du gain et le désir de puissance ces dix dernières années. L'immoralité entre également en jeu en tant qu'un puissant attrait mondain et une intoxication temporelle. La voie de Balaam est un mélange impur de techniques occultes apparemment surnaturelles, de motivation monétaire et un style de vie qui n'est pas compatible avec la discipline Chrétienne.

La deuxième erreur de Balaam est son amour de l'argent et de la puissance. Il préférait la récompense monétaire à l'amour de Dieu ou celui du peuple de Dieu. Il a compromis ce qu'il savait être bien pour l'amour de l'argent.

BALAAM, LE REBELLE SPIRITUEL

Lorsque Balaam entraîna stupidement son âne vers l'ange (qu'il ne voyait pas) muni d'une épée, il avait la permission de Dieu (Nombres 22 :22-27). Pourquoi Dieu a-t-Il envoyé un ange pour l'arrêter en chemin alors qu'Il l'avait autorisé auparavant? L'ange de l'Éternel dit à Balaam : « Pourquoi as-tu frappé ton ânesse déjà trois fois? Voici, je suis sorti pour te résister, car c'est un chemin de perdition qui est devant moi. » (Nombres 22 :32b) Balaam a offert de s'en retourner mais il s'est fait dire d'aller et de dire ce que Dieu voudrait qu'il dise. (Nombres 22:34-35). Balaam n'avait aucun désir de faire la volonté de Dieu et avait besoin de l'avertissement sévère de l'âne et de l'ange pour l'amener à faire ce qui était bien. Sa réponse aux paroles de l'âne démontrent son entêtement: «  si j'avais une épée dans la main, je te tuerais à l'instant. » (Nombres 22:29b) La plupart des gens qui entendraient un âne parler s'éloigneraient en courant, tout épeurés ou seraient muets d'étonnement! Pas Balaam ; il s'est obstiné avec l'animal comme s'il était plus convaincu de sa position qu'il était surpris d'entendre parler une créature muette. Au verset 30, la logique de l'âne prévaut et Balaam dût admettre que son fidèle compagnon n'avait jamais agi de la sorte.

La troisième erreur de Balaam est qu'il n'aimait pas la vérité. Sachant que Dieu ne voulait pas qu'il maudisse Israël, il espérait toutefois pouvoir récolter l'argent au moyen de la divination. Il savait sûrement que Balak ne le paierait pas pour bénir Israël puisqu'il désirait qu'il les maudisse. Balaam s'est rendu sans aucune intention de faire la volonté de Dieu à son arrivée. Dieu a placé l'ange en travers de son chemin pour l'empêcher d'exécuter son plan de maudire Israël. C'est une chose de dire « oui » à Dieu sous une compulsion ; c'en est une autre d'aimer la vérité et de désirer se soumettre à la volonté révélée de Dieu.

LE JUGEMENT DE L'ENDURCISSEMENT

La Bible contient d'autres exemples de personnes ayant dit “oui” à Dieu, à contrecoeur. A cause de l'inconfort causé par les plaies, Pharaon s'est plié à la volonté de Dieu plusieurs fois mais il n'a jamais eu un cœur aimant faire la volonté de Dieu. Il a finalement péri en tant qu'ennemi du royaume de Dieu, tout comme Balaam (Nombres 31 :8). Une conversion authentique implique un changement surnaturel du cœur dont le but devient d'aimer Dieu, Sa Parole et Sa volonté. Dieu jugera ceux qui endurcissent volontairement leur cœur à Sa volonté révélée.

2 Thessaloniciens 2:9-12 déclare : «  L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés.    Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés. »

Dieu juge ceux qui ont connu la vérité mais qui ne l'ont pas aimée en leur envoyant une puissance d'égarement pour qu'ils croient au mensonge. Nous retrouvons la même pensée dans Romains 1:18-24. Le jugement de l'endurcissement vient sur ceux qui ont connu Dieu et la vérité mais qui ont choisi de ne pas la suivre. Un des aspects majeurs de l'erreur de Balaam est son manque d'amour pour la vérité.

Jésus a accompli les mêmes miracles et a donné les mêmes enseignements à plusieurs personnes en Judée, cependant seuls quelques-uns se sont engagés envers Lui en Le reconnaissant comme le vrai Messie. Jésus leur a dit : « Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. » Les soldats témoins de la résurrection connaissaient la vérité mais ont préféré mentir pour recevoir de l'argent (Matthieu 28 :11-15). La vérité libère seulement ceux qui s'engagent aux changements requis par cette connaissance de la vérité. Pierre et Jean savaient que Christ était ressuscité, tout comme les soldats, mais ils ont servi leur Seigneur ressuscité alors que les soldats ont préféré l'argent. Balaam était aussi plus motivé par l'argent que par la vérité.

Il semble que Balaam se confiait trop dans ses expériences spirituelles. Dieu lui a parlé, un ange lui a parlé, il prophétisait parfois correctement, le Saint-Esprit est venu sur lui et il était habitué aux choses spirituelles. Jésus décrit une situation similaire dans Matthieu 7 :21-24 «  Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.  C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. »

Le contraste est entre ceux qui appellent Jésus “Seigneur”, qui accomplissent des miracles, prophétisent, et ceux qui font la volonté de Dieu. Celui qui bâtit sur le roc est celui qui “entend ces paroles que je dis et les met en pratique ». Ces Écritures ont été écrites pour nous . Balaam appelait Dieu , “ l'Éternel , mon Dieu .” (Nombres 22:18) Il a prophétisé en Son nom et a fait des prodiges; toutefois, il est un exemple des faux enseignants qui s'élèveront entre le temps de la Pentecôte et le retour physique de notre Seigneur pour en séduire plusieurs. Ces enseignants auront de la puissance spirituelle mais n'auront pas l'amour de la vérité.

BALAAM ET L'ÉGLISE D'AUJOURD'HUI

Les passages dans 2 Pierre, Jude et l'Apocalypse référant à Balaam sont des avertissements solennels aux saints concernant les dangers réels auxquels ils feront face dans les derniers temps. Plusieurs d'entre ceux qui étudient ces passages manquent de les appliquer correctement à la situation actuelle. La plupart d'entre nous supposons que notre groupe ou notre mouvement est immunisé contre ces choses. Nous pensons que 2 Pierre 2 s'applique seulement aux sectes bizarres desquelles nous ne serions jamais membres. Cependant, Pierre (comme Paul dans Actes 20:29) prédit que les faux enseignants s'élèveront « du milieu d'eux. » Nous manquons à les identifier parce qu'ils viennent de groupes Chrétiens. Nous présumons que quiconque dit « Seigneur, Seigneur » à Jésus est inoffensif. S'ils sont capables de produire de puissants signes spirituels, leur crédibilité augmente. Si l'Esprit de Dieu les utilise de façon évidente dans certaines circonstances, ils sont appuyés avec enthousiasme alors que ceux qui doutent ou qui critiquent leur enseignement sont avertis de ne pas « toucher les prophètes oints de l'Éternel.  Selon ces standards, Balaam serait facilement accepté aujourd'hui comme un vrai prophète de Dieu. Toutefois, Israël a été réprimandé pour l'avoir écouté, tout comme l'Église à Pergame l'a été, des siècles plus tard, pour avoir écouté ceux qui gardaient l'enseignement de Balaam.

A quel point le problème est-il sérieux? Le premier manquement majeur de Balaam était ses pratiques occultes. J'ai parlé avec des Chrétiens qui ont été témoins, lors de réunions Chrétiennes, de gens qui étaient en extase devant des prophètes lorsque ces derniers décrivaient le contenu des poches d'un individu (ESP), lorsqu'ils voyaient des vérités spirituelles et des prédictions précises révélées dans les circonstances ordinaires de la nature (présages, divination), lorsqu'ils déterminaient le ministère spirituel de quelqu'un en examinant ses mains, ses paumes ou ses doigts (lire dans les mains), lorsqu'ils apprenaient des choses secrètes concernant une personne en examinant les couleurs métaphysiques (invisibles aux autres) de son aura en plus de prétendre voyager dans le temps et dans l'espace. Ceux qui ont décidé que ces pratiques sont permises chez les Chrétiens sont vivement sur la défensive lorsque quelqu'un les questionne.

Certains qui pratiquent ces choses disent: “Les méthodes sont neutres; Dieu peut utiliser n'importe quoi. » Il est vrai que Dieu peut utiliser ce qu'Il veut. Dieu a utilisé Pharaon ; la sorcière d'EnDor et Dieu utilisera l'anarchiste pour apporter le jugement contre ceux qui n'aiment pas la vérité. Sa sagesse et Sa providence ont permis à Son Fils d'être “crucifié et de mourir par la main des impies. » (Actes 2 :23) Dieu a utilisé Balaam. Le fait que Dieu a utilisé de telles personnes ne les justifie pas ni quiconque suit leur mauvais exemple.

Les mages étaient évidemment des astrologues et ont été utilisés par Dieu mais l'astrologie est condamnée (Ésaïe 47 :13). Bien qu'une femme ayant un esprit de divination ait appuyé Paul et son message (Actes 16 :17), la divination et l'esprit malin par lequel elle parlait ne sont pas justifiés pour autant.

Si une méthode ou une pratique pour obtenir de l'information secrète était permise, alors les Chrétiens pourraient chercher une direction au moyen des planches Ouija, sachant que Dieu pourrait les utiliser. Les Écritures condamne ces méthodes. Incorporer les méthodes occultes au Christianisme revient à tomber dans l'erreur de Balaam.

LES PROTÉGÉS DE BALAAM

Le problème de Balaam avec l'argent a également ses contreparties modernes. Nous en avons eu amplement la preuve avec certains téléprédicateurs Chrétiens en Amérique. De nombreux scandales ont bouleversé le monde Chrétien et ont amené la honte et l'opprobre sur l'Évangile aux yeux des incroyants. Même après avoir démontré de l'immoralité et de la cupidité dans leurs vies, il est incroyable que ces enseignants Chrétiens populaires jouissent encore de l'appui moral et financier de milliers de disciples.

Récemment, certains d'entre eux ayant convoité des richesses mal acquises, continuent de prêcher et d'enseigner, refusant de discuter le problème avec qui que ce soit. Ils réclament le droit de vivre une vie somptueuse sur le dos des dons sacrificiels des pauvres. Jésus a parlé d'eux au premier siècle : «vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières. » (Matthieu 23:14) Balaam et ses protégés modernes ne semblent jamais manquer d'audience ou de partisans. Les Chrétiens d'Amérique devraient peut-être relire 2 Pierre 2 en ayant en tête que ce chapitre peut s'appliquer particulièrement à certains d'entre ceux que nous croyions être de vrais prophètes et enseignants de Dieu.

Le troisième problème de Balaam, le manque d'amour pour la vérité, est probablement le plus répandu. Il est au cœur même de la nature pécheresse qui est endémique à l'humanité. Satan a commencé le plongeon dans l'esclavage spirituel et la mort au moyen “du mensonge” et continue de promouvoir la fausseté dans son désir de renverser l'oeuvre de Dieu. Il n'est pas surprenant que le « menteur et père du mensonge » (Jean 8 :44) continue d'en égarer plusieurs. Celui qui désire demeurer libre de l'esclavage spirituel doit être un ardent défenseur de la vérité. Jésus a prié pour nous : “Sanctifie-les par ta vérité: Ta parole est la vérité.” (Jean 17 :17)

Lorsqu'un enseignant populaire a publié et véhiculé certains enseignements, il est très difficile d'avouer qu'un message contient de sérieuses erreurs. Si quelqu'un reçoit de l'argent, du prestige et des accolades de la part des multitudes, pourquoi brasser la cage ? Plusieurs doctrines populaires de toute évidence non bibliques ont été enseignées pour ensuite être dénoncées par des Chrétiens crédibles qui ont examiné l'évidence biblique.

La réponse est souvent celle-ci: 1) l'unité est plus importante que la vérité; 2) le nombre de leurs partisans et la puissance prouvent qu'ils sont des “prophètes oints de Dieu” et immunisés contre la critique; 3) de toute manière, la Bible a différentes interprétations et personne ne peut prétendre en connaître la signification; 4) la doctrine n'est pas importante et elle apporte la mort spirituelle dans l'Église; 5) ceux qui n'acceptent pas les “prophètes” sont coupables de “blasphémer contre le Saint-Esprit” et seront jugés; 6) personne n'a le droit de questionner leurs enseignements publiés sans obtenir préalablement leur permission (ce qui n'arrive jamais) et 7) nous devrions simplement nous soumettre aux autorités spirituelles (à eux-mêmes) et laisser Dieu s'occuper de ces aspects plus tard.

Je traiterai certains de ces points dans des éditions ultérieures de CIC. Ils sont en lien avec Balaam en ce sens qu'ils incitent les Chrétiens à ne pas utiliser le discernement nécessaire pour se protéger de l'égarement.

ÉTUDIEZ LES ÉCRITURES!

Certains ont refusé de regarder toute évidence biblique quelconque concernant leurs enseignements erronés. Ils découragent leurs adeptes d'apprendre ce qu'est une bonne interprétation biblique (l'herméneutique), de dire des commentaires ou d'obtenir de l'aide pour comprendre les Écritures. Ce manque d'amour pour la vérité était l'erreur fatale de Balaam dans son approche pour être un prophète. Il croyait que ses expériences spirituelles personnelles et son expertise suffisaient et il est demeuré un rebelle spirituel.

« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. » (Hébreux 1 :1-2) Balaam aurait dû se soumettre à ce que Dieu avait dit à nos pères sous l'Ancienne Alliance. Il ne l'a pas fait. Ce que Dieu “nous a dit” par le Fils est écrit pour nous dans les Écritures. Refuser de se soumettre à Ses paroles et se confier en nos propres révélations revient à marcher dans le chemin insensé de Balaam.

Le Nouveau Testament nous met en garde contre l'erreur de Balaam. Ces trois erreurs sont : Incorporer les techniques occultes du monde à l'œuvre du Saint-Esprit ; être motivé par l'argent et l'iniquité et ne pas aimer la vérité qui nous a été révélée par Dieu une fois pour toutes. Tomber dans ces erreurs fait partie du syndrome de Balaam. Tomber dans seulement l'une de ces erreurs n'est pas assez bon. Chacune de ces erreurs peut ébranler le bien accompli dans le ministère d'un individu. Les Écritures nous avertissent de ne pas suivre ceux qui marchent dans la voie de Balaam. Nous devons sonder les Écritures pour déterminer la validité des idées qui nous sont présentées par ceux qui se disent Chrétiens.

La sincérité, à elle seule, n'innocente pas un individu. Suivre sincèrement quelqu'un qui est dans l'erreur peut causer des conséquences terribles. L'amour de la vérité, demeurer dans les doctrines bibliques, sous l'autorité des Écritures et la prêtrise de chaque croyant nous gardera de suivre les Balaam modernes qui trafiquent dans l'arène spirituelle.

 

Notes

(1)  Commentary on the Old Testament / Commentaires sur l'Ancien Testament, C.F. Keil and F. Delitzsch; Eerdmans, 1986 printing (10 Volumes); Vol 1 - part 3, pages 159, 160.

(2)  ibid. page 160.

(3)  The International Standard Bible Encyclopedia, Eerdmans, 1979, fully revised, Vol. 1, page 405.

(4)  ibid.

(5)  Voir The New International Commentary on the New Testament, The Book of Acts, F.F. Bruce, Eerdmans, 1988; page 171, esp. ft. nt. 47.

 

 

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